Après la Tech commence par un constat. Depuis Gutenberg, les innovations qui ont changé le monde répondent à certaines règles : un design centré utilisateur, un usage souvent inattendu des technologies et une capacité à passer à l’échelle. L’ouvrage nous familiarise avec ces concepts à travers une dizaine d’exemples, de l’imprimerie à Amazon en passant par le stylo à insuline ou Tesla.

Ces principes n’ont donc pas été inventés par les entreprises dites technologiques, celles qui font une utilisation radicale d’internet (appelées ici La Tech). Ces acteurs ont su en revanche parfaitement les mettre en oeuvre. Le livre prend le temps de décrypter les singularités souvent mal connues que sont le modèle de plateforme, l’hypercroissance et le design de l’addiction. Ces ingrédients ont fait le succès incroyable de la Tech, mais ils contiennent également les ferments de sa chute. Saturation des contenus, méfiance des utilisateurs, défiance des régulateurs. Les intelligences artificielles génératives, présentées comme une apothéose du pouvoir de la Tech, seront-elles le prochain Internet ou le prochain Concorde ?

Ces questions n’auront de toute manière que peu d’importance si l’humanité ne parvient pas à revenir en-deçà des limites planétaires. Le livre confronte le pouvoir de la Tech avec la complexité des problèmes environnementaux que nous devons affronter. Entre le rejet des technologies et une croyance aveugle en leur pouvoir, existe-t-il une 3ème voie ? À travers l’exemple et le témoignage de différents acteurs du monde de l’innovation publique et coopérative, l’auteur cherche quelles pourraient être les pièces d’un futur meccano dans lequel les technologies auraient leur juste place. Mais comme toute révolution, celle-ci commencera par la compréhension de la période précédente, et la conviction qu’elle aura une fin. Il y avait un monde avant la Tech, il y aura un monde après la Tech.